Source : Le journal de Montréal
Patrick Huard l’a avoué ouvertement à Paul Arcand. Il n’animera plus de gala. L’acteur et humoriste n’a pas encore digéré «l’échec» de la plus récente soirée des Jutra.
Dans cette entrevue qui sera diffusée à l’émission de Paul Arcand, demain soir à 19 h 30, à TVA, Patrick Huard parle pour la première fois du dernier gala des Jutra, présenté à Radio-Canada le 20 février.
Une sortie fort bien calculée. Rare que cet artiste de talent ait dû se relever après avoir raté un mandat. Jusque-là, son parcours était sans faute. Mais c’est avec sagesse et maturité qu’il fait face à la musique et aux critiques.
«Je n’ai pas cassé la baraque, c’est certain, dit-il, mais ce ne fut pas non plus un fiasco puisque mon numéro d’ouverture, le seul que j’ai revu jusqu’à maintenant, a fait rire la salle au moins six fois sur 14 gags. J’ai parfois moins de succès dans certains de mes spectacles d’humour.»
C’est un Patrick Huard habillé sagement, chemise bleue, cravate, l’allure d’un étudiant sage, quoi, qui se confie.
Il a trouvé les 48 heures qui ont suivi le gala fort difficiles.
Tiger à la rescousse : grosse erreur
L’humoriste souligne avec justesse et franchise que son personnage de Tiger n’était peut-être pas la meilleure des idées pour le gala de la fête du cinéma québécois.
Mais il a priorisé ce numéro simplement parce qu’il n’a pu obtenir d’autres performances d’artistes.
«Les chansons originales du cinéma québécois sont difficiles à trouver. Ainsi, dans un élan de générosité, je me suis servi de Tiger», avoue Huard.
Et on en conviendra tous que ce ne fut pas une bonne idée.
Le spectacle allait être vu dans toute la francophonie et le personnage de Tiger, qui date de quinze ans, n’est même plus utilisé par Huard dans ses spectacles. Donc, disons que comme roue de secours, Tiger ne faisait pas le poids.
Il n’a pas su s’entourer
L’humoriste est assez franc pour admettre ses erreurs, mais aussi celles de son entourage.
«Quand, dans ce métier, tu as un statut, t’es connu ; il y a de moins en moins de gens qui te confrontent.»
Or, personne n’a osé dire à Huard qu’il faisait fausse route dans la préparation de ce gala.
Et la principale faute commise par l’humoriste pour ce gala aura été sans doute de ne pas avoir su s’entourer d’une bonne équipe capable de le ramener sur la bonne voie.
C’est fini
Huard était bien seul dans l’aventure des Jutra. Une bonne leçon semble-t-il pour l’artiste, qui en a bien pris note.
Mais l’animation d’un gala, c’est bel et bien fini pour Huard.
«Je n’ai absolument rien à gagner dans cette aventure-là. C’est vraiment terminé, je ne fais plus ça», lance Patrick Huard sur un ton convaincu.
Il préférera se concentrer sur ses nombreux rôles au cinéma et dans des séries télévisées, où il est fort sollicité.
Patrick Huard dit avoir trouvé «brillant» son ami Martin Matte comme animateur du gala Les Olivier.
«Mais comme humoriste, animer un tel gala est moins dangereux que celui du cinéma, je crois.»
Patrick Huard assume donc parfaitement ses erreurs en tant qu’animateur de gala et, surtout, jamais dans sa carrière d’artiste il n’a mis la faute sur le public.
Lapointe
Dans cette entrevue d’Arcand, Huard parlera également de son amitié avec Éric Lapointe.
Il refuse d’élaborer sur le fait que son ami a une vie mouvementée.
Il juge la question trop personnelle. Ça restera une affaire de chums.
Enfin, Patrick Huard prédit que d’ici quelques années, au Québec, les paparazzi seront à l’œuvre plus que jamais et pourchasseront des vedettes comme lui.
«Ça s’en vient», conclut-il.