Source : La Presse (Louise Cousineau)
Foglia a trouvé ça plate, des téléspectateurs râlent après les publicités à Radio-Canada, trop d'anglais pas traduit, trop ci, trop ça, mais toujours est-il que les Jeux olympiques font du bien à Radio-Canada. Notamment dans la journée, alors que la fréquentation est basse depuis des années.
Ainsi, la cérémonie d'ouverture vendredi après-midi a attiré une moyenne de 416 000 personnes. La reprise en soirée, 669 000. Mais c'est dans l'après-midi qu'on remarque des auditoires hors du commun.
Vendredi entre 14h30 et 15h, un téléspectateur francophone sur deux regardait Radio-Canada. Alors que la veille, un film à la même heure n'avait que 17 % de part de marché. Soit 17 spectateurs sur les 100 qui regardaient la télé. Dans le cas des Lionnes, c'était 13 %.
Aux Jeux olympiques de Salt Lake City, la cérémonie d'ouverture n'avait été diffusée qu'une seule fois parce qu'on était presque dans le même fuseau horaire. Auditoire: 825 000. Donc moins que le 1 087 000 cumulé par les deux diffusions de vendredi dernier.
Au sein du public, on entend des plaintes. Des lecteurs m'ont écrit pour dire qu'au réseau anglais vendredi, il n'y avait pas de pauses publicitaires pendant la cérémonie d'ouverture.
Pas vrai, réplique la porte-parole de Radio-Canada, Guylaine O'Farrell, qui a vérifié auprès de Toronto. Les téléspectateurs anglophones ont eu des publicités, mais les pauses n'étaient pas aux mêmes moments que les nôtres. Au réseau français, ajoute Mme O'Farrell, on a opté pour plus de pauses, mais elles sont plus courtes.
Les spectateurs les trouvent toujours trop longues, surtout que les mêmes pubs réapparaissent sans arrêt. Combien de temps allons-nous endurer les deux castors de Bell et la visite à la buanderie de Wayne Gretzky qui plogue McDonald's?
Le moins endurable, ce sont ces entrevues en anglais au réseau français qui ne sont même pas traduites ou même résumées. Paresse ou manque de temps? Je n'ai pas encore entendu d'entrevues en français à la CBC.
Un téléspectateur normal peut-il passer toute sa journée à regarder les Jeux? Les chiffres montrent que non. Il y a du va-et-vient. Moi-même, j'ai regardé le défilé des athlètes vendredi après-midi jusqu'à Madagascar, le temps de voir les frères Razanakolona. Je suis sortie faire des courses et, au retour, j'ai attrapé la partie culturelle, avec notamment les grimpeurs qui se sont transformés en une colombe, les femmes célèbres qui ont porté le drapeau olympique- Sophia Loren avait fière allure!- et finalement Pavarotti, les cheveux fraîchement teints, dans un Nessun Dorma encore très bon malgré ses 71 ans. Tout le monde n'a pas aimé la Ferrari qui a tournaillé en soulevant la poussière, mais peut-on faire des Jeux à Turin en oubliant cette oeuvre d'art mécanique?
C'était quand même mieux que bien des émissions que l'on voit à la télé quand on visite l'Italie. Des variétés nulles, des quiz criards!
En soirée, les résumés de Radio-Canada qui se poursuivent jusqu'à 22h font moins de millage. Il faut dire que les maniaques se sont rassasiés durant le jour et que la concurrence est plus forte.
Ainsi, dimanche soir, le résumé de la journée à Turin a attiré une moyenne de 334 000 personnes à Radio-Canada. Pendant ce temps, Loft Story et Éric Salvail sont arrivés ex aequo avec 1 158 000 et 1 159 000. Et le numéro 1 de la soirée a été décroché par Surprise sur prise, avec 1 670 000 curieux.
Samedi soir, le hockey à RDS a attiré plus de gens que les JO. Comme quoi notre sport national est toujours premier dans le coeur des gens.
Depuis toujours, les spectateurs râlent après Radio-Canada et sa couverture olympique. Profitez-en, ça achève. Les prochains Jeux d'été, à Pékin dans deux ans, seront les derniers relayés par Radio-Canada. Dans quatre ans, les JO d'hiver de Vancouver nous seront présentés à TQS. Ceux de Londres en 2012 aussi. La très polyvalente Isabelle Maréchal sera-t-elle chef d'antenne?
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