Radio-Canada veut mettre ses galas le samedi soir

Source : La Presse

Une chose est certaine: Tout le monde en parle marche tellement bien le dimanche que Radio-Canada, qui n'a aucune envie de tuer la poule aux oeufs d'or, songe à déménager ses galas le samedi soir, maintenant qu'il n'y a plus de hockey. " Tous les galas, pas seulement les Gémeaux, sont à redéfinir ", a dit Mario Clément hier aux journalistes venus couvrir le lancement de sa programmation printemps-été.

Les annonceurs qui ont misé sur Guy A. Lepage et sa bande sont morts de rire: Radio-Canada prévoyait entre 600 et 800 000 spectateurs. Donc, la publicité est basée sur ce chiffre, alors que l'émission attire plus que le double de ce nombre. En septembre, les tarifs seront basés sur les auditoires de cette année, donc plus élevés. M. Lakota va continuer à marmonner, mais ça va lui coûter plus cher.

Bonne chose pour Radio-Canada, qui accuse un déficit publicitaire de 50 millions, car ses émissions ont été de moins en moins écoutées ces dernières années. Des méga succès comme Les Bougon et Tout le monde en parle permettent de regarnir les coffres de la SRC.

Visant ceux qui déplorent le régime minceur imposé à Zone libre- huit émissions la saison prochaine-, Mario Clément tranche: " Plus la programmation générale marche, plus l'information va marcher. "

Il souligne que si l'information doit supprimer 4 millions de son budget, la programmation générale- celle qu'il dirige- doit supprimer 6 millions.

Le plus gros morceau a été l'abolition du téléroman Le Bleu du ciel, qui devait avoir une troisième saison l'an prochain. Sa disparition permet d'épargner 5,2 millions, puisque les 26 épisodes coûtaient 200 000 $. Mario Clément ne remplacera pas cette oeuvre par un autre téléroman maison.

D'autres coupes prévues: les séries lourdes à 900 000 $ l'épisode, comme Jack Carter, on n'en fera plus. Ce qui ne veut pas dire que Jack Carter ne reviendra pas: le producteur a accepté de baisser ses budgets. Mais d'autres séries sont dans la course et Jack n'a pas encore gagné.

La nouvelle émission de variétés de Véronique Cloutier la saison prochaine coûtera moins cher que Ça va être ta fête qui finit vendredi. Et, en général, toutes les émissions doivent faire avec un budget réduit.

À ceux qui ont remarqué que Radio-Canada n'avait pas à couper Zone libre quand le budget a été augmenté de 60 millions par le fédéral, Mario Clément souligne que cette augmentation était déjà prévue et que sans elle, il aurait fallu couper plus.

Sur l'achat des séries américaines Perdus et Beautés désespérées, Mario Clément dit qu'il se fout des critiques d'Astral et de TVA. " Mon mandat est de diffuser 80 % de contenu canadien et j'en fais 84. Comme les films mettent du temps pour arriver à la télévision, je vais faire plus d'audience avec des séries américaines récentes. "

Le Gala des Gémeaux n'est pas sorti de l'auberge, confirme Mario Clément en maintenant que c'est à l'Académie de régler ses problèmes. " Depuis trois ans, dit-il, on assiste à une guerre entre les réseaux privés qui pensent que les oeuvres primées doivent d'abord avoir des grosses cotes d'écoute et nous qui croyons que la qualité et l'originalité doivent être récompensées. "

Source : Le Soleil

Radio-Canada ne coupe pas davantage en information que dans les autres secteurs. Les dramatiques y goûteront, les variétés aussi. En chiffres, on parle de coupures de 4 millions $ en information et de 6 millions $ dans le reste de la programmation générale.

Voilà des précisions dont on parle peu, et qu'a voulu faire le directeur des programmes de la SRC, Mario Clément, qui n'avait jusqu'ici que peu réagi aux récentes déclarations du vice-président programmation de TVA, Philippe Lapointe. Ce dernier accuse la télé publique de ne pas respecter son mandat en diffusant des séries américaines tout en coupant dans ses émissions d'affaires publiques comme Zone libre et Enjeux. Interrogé sur la question hier lors du lancement de la programmation printemps-été de Radio-Canada, M. Clément a répliqué par des arguments de poids aux accusations de TVA.

D'abord, il rappelle que le secteur des dramatiques écopera autant que celui de l'information. Le téléroman Le Bleu du ciel, qui s'est terminé la semaine dernière, ne sera pas remplacé la saison prochaine. On parle d'une économie de 5,2 millions $. Aussi, tous les producteurs de séries ont dû revoir leurs budgets à la baisse. Finies les séries à 900 000 $ l'épisode.

Même chose dans le secteur des variétés, où l'on devra faire plus avec moins. Véronique Cloutier, qui animera une nouvelle émission cet automne, aura un budget moins élevé que celui de Ça va être ta fête !, qui se termine pour de bon vendredi. Il est donc faux de dire qu'on coupe Zone libre pour en donner plus aux variétés ou aux dramatiques.

Mario Clément considère qu'il serait irresponsable de couper partout sauf en information. Selon lui, la survie des émissions d'affaires publiques dépend du succès de l'ensemble de la programmation. "Ce n'est pas avec l'argent que l'information génère qu'ils vont se payer de nouvelles émissions. Ils sont aussi bien de compter sur nous afin que Radio-Canada ait une santé financière équilibrée."

Il se défend aussi de faire de la surenchère et d'offrir toujours plus que les réseaux privés pour acheter des séries et pour engager des animateurs vedettes, comme dans le cas de France Beaudoin, qui recevra 250 000 $ pour animer le talk-show d'été. "Quand le commentaire vient de Quebecor, je trouve ça ridicule. S'ils sont capables de remettre 40 millions $ par trimestre à leurs actionnaires, qu'ils en sacrifient un peu, qu'ils le mettent à l'écran et qu'ils arrêtent de pleurer !"

Le directeur des programmes défend totalement l'achat des séries américaines Lost et Desperate Housewives, qui viennent d'entrer en ondes. "Ça fait 50 ans que Radio-Canada achète des séries de partout dans le monde, rappelle-t-il. Si nous avions acheté des films à la place, nous n'en aurions jamais entendu parler. Moi, je préfère acheter des exclusivités, les séries les plus significatives dans le monde."

Il précise également que Radio-Canada a diffusé cinq séries dramatiques québécoises cet hiver, alors que TVA n'en avait que quatre, y compris Nos Étés, qui vient de commencer. "Ils étirent la sauce et comblent avec des séries américaines traduites (Monk). C'est curieux qu'ils nous reprochent ça."

Mario Clément s'est aussi prononcé sur la programmation de jour, qui obtient de faibles cotes d'écoute depuis septembre. Les émissions 37,5 et C'est dans l'air reviendront-elles à l'automne ? "Nous sommes en train de revoir ça de fond en comble. C'est clair qu'il va y avoir des changements", répond le directeur des programmes.

Il qualifie enfin de "très triste" et d'"extrêmement dommage" la situation de crise dans laquelle se trouvent les Prix Gémeaux actuellement. Même si elle ne semble pas très intéressée à renouveler son contrat de diffusion du gala, Radio-Canada a fait des propositions à l'Académie canadienne du cinéma et de la télévision mais est toujours sans nouvelles de son président, Guy Fournier. M. Clément ne rejette entre autres pas l'idée que les Gémeaux soient présentés un samedi plutôt qu'un dimanche, soirée qui appartient désormais à Tout le monde en parle.

Ah ouin, crime de crime!
Donc astheure c'est : on veut des bonnes émissions qui coutent pas cher.....


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