Source : Le journal de Montréal (Michelle Coudé-Lord)
Pierre Bruneau perdra son complice aux nouvelles, Claude Charron, à la fin avril prochain. À 60 ans, l'analyste fort apprécié des téléspectateurs s'installe à Paris pour un an, réalisant ainsi un rêve.
«C'est définitif et je ne changerai pas d'idée», nous confie Claude Charron au bout du fil.
À TVA, la direction de l'information et celle de la programmation ont tout fait pour que Claude Charron retarde son année parisienne, mais en vain.
Il analyse l'actualité depuis juin 2002 aux côtés de Pierre Bruneau et a participé au succès du bulletin de l'heure du souper tant à 17 h qu'à 18 h, qui frise souvent le million de téléspectateurs.
Pourquoi quitter un poste qui le comble tellement ?
«C'est le cadeau pour mes 60 ans. Une promesse que je me suis faite. Ma décision est prise et je ne reviendrai pas là-dessus, souligne Claude Charron, et ce, même si j'adore ce que je fais.»
Un nouveau correspondant ?
Plusieurs amis et connaissances lui offrent leur pied-à-terre à Paris, dans cette France qui fait face aujourd'hui à une violence sans précédent.
Claude Charron souligne alors que comme il se sent toujours près de la nouvelle en tant que reporter, il entend bien suggérer aux patrons de TVA certains sujets et devenir une référence pour eux dans la Ville lumière.
«Comme actuellement, je pourrais parler de ces évènements troublants entre les jeunes et le gouvernement. Il y a de fortes chances que les gens entendent parler de moi encore. Mais ce projet à l'étranger m'excite énormément», ajoute l'animateur.
On se souvient de son commentaire touchant après le témoignage de Nathalie Simard, tout comme de son entrevue, jeudi dernier, avec André Boisclair. Claude Charron, qui connaît la politique jusqu'au bout des ongles, a posé les vraies questions sur l'histoire de la cocaïne qui hante le candidat à la direction du Parti québécois.
L'après-Charron ?
Claude Charron adore de telles joutes à la télévision. C'est un boulimique de nouvelles. C'est pourquoi, de sa nouvelle terre d'adoption, il ne pourra se taire.
À TVA, on est avare de commentaires sur le départ prochain de Claude Charron.
«C'est encore très loin pour nous», affirme Nicole Tardif, porte-parole de TVA.
La perte d'un tel analyste pourrait se faire sentir au bulletin de nouvelles de TVA, et ce, même si Pierre Bruneau demeure la référence pour ce public qui le suit depuis trente années.
À ce stade-ci, la direction de TVA n'a pas encore envisagé de remplaçant ou remplaçante à Claude Charron.
Ce ne sera pas facile car l'expérience, la crédibilité et les talents de communicateur d'un Claude Charron ne courent pas les rues.
Denise Bombardier, qui fait déjà des commentaires au bulletin de 22 heures, changera-t-elle de case horaire ?
«Il est beaucoup trop tôt pour faire de tels plans et M. Charron a encore de beaux mois à passer avec nous», conclut Nicole Tardif.