Source : Le Soleil (Richard Therrien)
Maxime Landry en rêvait depuis toujours : couvrir la nouvelle en direct du haut des airs. Lundi prochain, à Salut bonjour, il deviendra le premier et le seul reporter au Québec à survoler la province pour témoigner des événements sur le vif. Et il ne porte plus à terre.
Voilà qui permettra à TVA d'avoir toujours les premières images. Le vice-président information et affaires publiques de TVA, Serge Fortin, nous l'avait annoncé pour mai, mais des délais de production ont retardé le premier envol. Déjà depuis plusieurs jours, Maxime Landry étrenne le nouveau jouet, un Robinson R-44 Newscopter, qui a coûté 1 million $ à TVA. Hier, quand il a appris qu'un homme armé avait grimpé au sommet d'une grue, il a pu s'y rendre aussitôt, évitant les embouteillages. Résultat : des images d'une netteté incroyable nous montrent le forcené et les hommes qui tentent de le raisonner.
Serge Fortin y voit l'information de l'avenir. "Il y a 14 ans, après la crise d'Oka, nous avons acheté notre premier camion micro-ondes, qui était une grande innovation à l'époque. Aujourd'hui, nous passons à une autre étape avec l'hélicoptère. Ça fait deux ans que nous y travaillons."
Ce qui frappe en premier : l'appareil est compact et peu bruyant. Et seulement deux personnes sont à bord, le pilote et le journaliste, pas de caméraman. Maxime Landry, qui a tenu la caméra dans une ancienne vie, contrôle lui-même les quatre caméras installées sur l'hélico à l'aide d'un appareil ressemblant à une manette de Nintendo.
"J'ai commencé à TVA durant les inondations au Saguenay en remplaçant un caméraman. J'accompagnais Gaétan Girouard. J'avais seulement 19 ans et je sortais de la télévision communautaire de Laval", raconte Maxime Landry. Après avoir travaillé durant deux ans comme caméraman, il est devenu reporter dans la salle des nouvelles. Aujourd'hui, il combine les deux expertises à bord de l'hélicoptère de TVA. Et à constater son enthousiasme, on comprend qu'il est au septième ciel.
Il est évident que l'hélico servira beaucoup à couvrir les faits divers. Mais Serge Fortin rappelle qu'on pourra aussi survoler les manifestations, les festivités de la fête nationale et les grands événements culturels. "Seul le Grand Prix du Canada nous sera interdit, parce que c'est réservé par d'autres diffuseurs", précise le vp.
Mais voilà, tenant compte que l'hélico survolera surtout la région montréalaise, en quoi le nouveau joujou est-il d'intérêt pour l'auditoire de Québec ? Serge Fortin promet que, si l'événement le justifie, l'appareil survolera la capitale, comme il ira ailleurs aussi.
Maxime Landry compte sur un pilote d'expérience, Michel Careau, ancien pilote de Pierre-Karl Péladeau et ancien de la SOP-Feu, qui survole les incendies de forêts. Dès lundi, le duo fera au moins deux interventions quotidiennes en direct, à Salut bonjour de 6 h 30 à 8 h 30 et au 17 heures, du lundi au vendredi. Mais on peut déjà voir des images aériennes depuis quelques jours dans les bulletins de TVA.
Radio-Canada voudra-t-il aussi s'équiper d'un hélicoptère ? "Dans les autres marchés au pays où les réseaux privés en ont, à Toronto et à Vancouver, CBC et Radio-Canada n'en ont pas", répond Serge Fortin. Disons qu'une telle dépense se justifierait difficilement à la société d'État en ces temps de compressions.
L'hélicoptère décolle de l'aéroport Montréal-Trudeau, d'où Maxime Landry travaille quand il n'est pas dans les airs. Le journaliste affirme qu'il faudra vraiment des conditions climatiques extrêmes pour que l'appareil doive rester au sol. "Mais on ne lève jamais sans l'autorisation de la tour."
Pour vous donner une idée, en ville, l'hélico monte à environ 1300 pieds d'altitude et vole à 220 km/h. Le modèle acheté par TVA provient d'une entreprise américaine et est le plus vendu à l'heure actuelle. Quant au zoom de la caméra principale, qui tourne dans un angle de 360°, il parvient à transmettre une image 42 fois plus grande que la réalité.
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