Source : Le Journal de Montréal (Michelle Coudé-Lord)
Véro se dit prête à pardonner à son père. Elle ne se voit surtout pas comme «une victime au même titre que les deux autres», mais elle subit les conséquences des actes de son père. La fille de Guy Cloutier fut vibrante de vérité hier soir à Tout le monde en parle.
«Je vois mon père, je lui parle. Ça reste entre lui et moi. Je suis née dans une famille qui peut pardonner. Oui, je redoute le cirque médiatique qui accompagnera sa sortie de prison. Mais ça fait maintenant deux ans et, dans la vie, tu peux avoir droit à une deuxième chance, et ce, même si les gestes qu'il a posés sont inacceptables, tellement graves, tellement tristes... Il n'y a pas de nuances», a affirmé de façon éloquente Véronique Cloutier.
Elle craint d'ailleurs le fait que de dire qu'elle continue à parler à son père dérange certaines gens.
«Je me suis dit: Tout à coup qu'on se met à me crier des noms dans la rue? Mais ce sont mes affaires et maintenant je peux assumer ce choix», a-t-elle ajouté.
Guy A. Lepage n'a pas hésité à poser toutes les questions. Et on aura eu droit à toutes les réponses.
D'ailleurs, Véro n'a pas caché qu'elle avait choisi cette tribune pour le faire.
Le savait-elle?
Elle a réaffirmé qu'elle ne savait rien des actes de son père.
«Ça n'a pas de bon sens de penser que je pouvais être au courant! J'étais une petite fille. Je devais avoir huit ans car j'ai cinq ans de différence avec Nathalie. J'ai vraiment eu le premier choc lorsque les policiers sont venus frapper à ma porte. L'agresseur ne parlera jamais de ces gestes à l'heure du souper autour de la table. Il choisit toujours le silence, ce qui ne nous rend pas complices. Mais je ne suis pas une victime, je le répète.»
Oui, elle a lu le livre de Michel Vastel. Elle a par ailleurs trouvé bien «futile» que l'on rende les Félix de son père à l'ADISQ. «Ça ne représentait plus rien avec tout ce qu'on avait vécu.»
Nathalie
Elle est fière de l'entente hors cour signée avec Nathalie Simard.
«C'était important pour moi qu'elle soit bien. Je la trouve forte et j'ai toujours compris sa démarche, son livre, ses témoignages. Je voulais vraiment que ça se passe le mieux possible pour elle.»
On la sentait vraiment sincère. Elle avoue avoir eu besoin de temps pour digérer tout ce drame, pour «faire le deuil». Là, elle se sent mieux armée pour en parler, mais prête aussi à tourner la page tout en continuant à combattre en privé ses peines et à cheminer.
Vêtue d'une robe noire, habillée de façon très classique, Véronique Cloutier est véritablement passée dans une autre ligue hier soir. Enterrée, l'animatrice naïve de La Fureur!
Dommage que cette déclaration si importante ait été lancée en pleine mi-temps du Super Bowl, pendant le spectacle des Rolling Stones. Parions que Radio-Canada présentera rapidement l'intégrale de cette entrevue après les Olympiques.
La question de la présidence de Novem fut aussi abordée. De sa cellule, son père tire-t-il encore les ficelles? Novem et les Productions Guy Cloutier, est-ce encore la même compagnie ?
Véro a réfuté ces allégations.
«Je ne réchauffe pas la chaise pour mon père. Ça me choque que des gens pensent cela car je travaille tellement fort! La vente de la compagnie fut faite dans les règles de l'art. Et je n'ai surtout pas payé 1$ les actions de mon père. Ce ne serait même pas légal.»
Bien sûr qu'elle a trouvé la route dure. «Tu deviens fou.»
La «Aurore» du 17 heures!
Son talk-show, Véro, ne lève pas. Elle ne fait pas le poids contre les nouvelles. Guy A. l'a appelée «la Aurore du 17 heures».
Oui, elle a eu peur qu'à cause de son père les gens ne veuillent plus voir sa face au petit écran.
«Je pensais que c'était à cause de cela.» À son grand bonheur, sa popularité à la radio a fait preuve du contraire.
Mais en bonne productrice, elle continue de croire en son équipe. Elle a aussi eu un bon mot pour son homme, Louis Morissette. «C'est un auteur de talent»... Elle a moins aimé sa joke voulant que Delphine ait été conçue à Radio-Canada sur le bureau de Bernard Derome. «Je ne voulais pas qu'il raconte ça, mais il m'a dit que son métier était de faire des jokes.»
La présidente de Novem, productrice du magazine matinal Coup de pouce, à Radio-Canada, a enfin expliqué que les mauvaises cotes d'écoute de cette dernière étaient dues à la forte compétition de 2 Filles le matin, à TVA, et non à un problème de contenu.
Le fou du roi a alors mentionné: «On mettrait une bûche à TVA que 250 000 personnes l'écouteraient...», et Guy A. de rétorquer: «Deux bûches, c'est encore mieux...» Précisons que les deux hommes aiment bien être invités à 2 Filles le matin.
Une Véro étonnante qui a choisi avec succès Guy A. comme confesseur hier soir.