Source : La Presse (Hugo Dumas)
La popularité de Bidou Laloge, Donalda, Alexis, Séraphin, Jambe-de-bois et du père Ovide ne se dément pas à Radio-Canada. Les Belles Histoires des pays d'en haut décrochent des parts de marché égalant celles de Tout le monde en parle, l'émission numéro un- et de loin- de la SRC.
Pas mal pour une émission en reprise, logée dans une case horaire plutôt ingrate. Vendredi dernier, entre 15 h et 16 h, 408 000 téléspectateurs ont regardé l'épisode des Belles Histoires des pays d'en haut, pour une part de marché de 39 %. Concrètement, ça signifie qu'environ quatre personnes sur dix se trouvant devant leur téléviseur à ce moment précis ont visionné le téléroman d'époque de Radio-Canada.
À 16 h, après le passage de la lionne, les cotes d'écoute de La Fosse aux lionnes ont chuté à 150 000 téléspectateurs, pour une part de marché de 10 %.
Avec des parts de marché de 40 %, le téléroman Les Belles Histoires des pays d'en haut réussit mieux que Le Match des étoiles, L'Épicerie, Providence et les reprises des Bougon, confirme la porte-parole de la SRC, Marie-José LeBlanc. En comparaison, Tout le monde en parle a obtenu 42 % de parts de marché dimanche soir, pour une cote d'écoute chiffrée à 1 592 000 téléspectateurs. Et il n'y avait pas de Star Académie à l'antenne de TVA. La première demi-heure de Séraphin affronte le feuilleton Secrets de famille à TVA. La deuxième joue contre Les Feux de l'amour, dont les auditoires oscillent autour de 400 000 téléspectateurs.
Radio-Canada a cependant épuisé tous les épisodes d'une heure, en couleur, de sa nouvelle émission vedette. Résultat: plus de Séraphin à partir du 2 décembre. " Il nous reste des demi-heures, mais en noir et blanc. Nous ne les diffuserons pas ", indique Marie-José LeBlanc.
La SRC n'a pas encore annoncé le remplaçant des Belles Histoires. Elle n'a pas non plus précisé combien coûte un épisode de la série adaptée du roman de Claude-Henri Grignon.
Chez Imavision, qui édite et distribue les coffrets DVD des Belles Histoires, le président Pierre Paquet note une augmentation des ventes de 15 % à 20 % depuis que la SRC repasse les vieux épisodes à son antenne.
Avec La Petite Maison dans la prairie et La Petite Vie, Les Belles Histoires fait partie du top trois des séries télé qui se vendent le mieux dans tout le catalogue d'Imavision.
Sans donner de chiffres précis, Pierre Paquet dit avoir écoulé " des centaines de milliers de cassettes VHS et de DVD des Belles Histoires ". D'où vient l'intérêt? " D'abord, les Québécois sont des collectionneurs. Ensuite, ils étaient attachés à ce produit du patrimoine télévisuel. Et la sortie du film a aussi donné un autre élan extraordinaire ", explique Pierre Paquet.
Réalisé par Charles Binamé, Séraphin- Un homme et son péché demeure le film le plus populaire du cinéma québécois avec un box-office cumulatif de 9,6 millions.
" Il y a eu deux publics distincts pour Séraphin. Le premier, qui a connu le livre et la série télé, et le nouveau public. Avec Séraphin, nous avons touché à toutes les tranches d'âge, particulièrement les adolescentes, qui n'ont jamais regardé la série télé. Elle allaient voir le films plusieurs fois. Parfois, elles sortaient en larmes ", explique Patrick Roy, vice-président du distritubeur Alliance Atlantis Vivafilm.
Les auditeurs du morning man Paul Arcand, au 98,5 FM, connaissent aussi plusieurs répliques des Belles Histoires des pays d'en haut. Régulièrement, dont le vendredi entre 8 h 30 et 9 h, l'animateur en diffuse des extraits, dont le fameux article 174, " qui dit, en toutes lettres, que la femme doit obéissance à son mari ". C'est clair, c'est net, c'est français.
Et quand Paul Arcand oublie de diffuser ce fameux article 174, les courriels entrent à la tonne. " Les gens veulent le diffuser dans l'intercom de leur entreprise. Ils veulent en faire des copies. Ils accrochent à ça ", note Paul Arcand.