Source : Le journal de Montréal (Michelle Coudé-Lord)
Séraphin fait encore le bonheur de la société d'État. Il attire un vaste public et, certains jours, il est deux fois plus populaire que La Fosse aux lionnes.
Quel message se cache derrière ce succès ? Et si la tradition rimait parfaitement avec la télévision publique de Radio-Canada.
Les reprises des Belles Histoires des pays d'en haut sont présentées à 15 h. Vendredi encore, près de 250 000 téléspectateurs étaient au rendez-vous, contre 121 000 pour les Lionnes. Chaque jour, les parts de marché de l'émission dépassent les 20 %, au grand bonheur des décideurs de la société d'État.
Et, surprise, les statistiques révèlent des parts de marché de 22 % chez les 18-49 ans, contre 17 % pour le soap américain Les Feux de l'amour. Séraphin, ce n'est donc pas seulement pour les vieux.
Les Belles Histoires des pays d'en haut seront présentées jusqu'au début du mois de décembre.
«Nous avons une soixante d'épisodes que nous pouvons présenter en reprise et nous sommes enchantés du succès remporté par ce choix de programmation», soutient Guylaine O'Farrell, porte-parole de la société d'État.
Le fameux 4 à 7 !
La direction de Radio-Canada se fait très prudente à propos de son fameux 4 à 7, annoncé en grandes pompes en début de saison et qui ne semble pas donner les résultats escomptés avec les Lionnes qui traînent la patte, les nouvelles de 17 heures qui ne font pas le poids contre celles de Pierre Bruneau à TVA ni celles de Jean-Luc Mongrain à TQS, et le talk-show de Véronique Cloutier.
Pour vous donner une petite idée, l'analyse comparative de la case horaire de 16 h à 19 h, du 5 septembre au 2 octobre 2005, révèle ceci : à 16 h, Les Feux de l'amour, à TVA, rejoignent une moyenne de 372 000 téléspectateurs, contre 95 000 pour La Fosse aux lionnes et 197 000 pour Les Simpson, à TQS ; à 17 h, TVA rejoint 631 000 téléspectateurs, contre 135 000 pour Le Téléjournal et 465 000 pour Le Grand Journal ; à 18 h, les nouvelles de TVA présentent une moyenne de 810 000 téléspectateurs, contre 278 000 pour Véro et 525 000 pour Le Grand Journal ; et à 18 h 30, Le Cercle, à TVA, attire une moyenne de 725 000 téléspectateurs, contre 422 000 pour Véro et 350 000 pour Flash.
À Radio-Canada, il n'est pas question d'émettre des commentaires pour le moment sur ce sujet fort délicat.
«De toute façon, il est beaucoup trop tôt», ajoute Guylaine O'Farrell.
Et le nouveau patron de la télévision publique, Sylvain Lafrance, arrive le 14 novembre prochain. Il devra sûrement réfléchir aux résultats du 4 à 7 et des matins timides de la société d'État. Le magazine Coup de pouce d'Élaine Ayotte, produit par Novem, donne de maigres résultats avec moins de 100 000 téléspectateurs en moyenne.
Mais les reprises des Belles Histoires des pays d'en haut sont nettement concluantes, de même que les versions françaises des séries américaines comme Urgences et Deuxième Chance.