Source : La Presse (Hugo Dumas)
TQS souhaite jazzer la première demi-heure de son Grand Journal de fin de soirée. L'équipe tournera un pilote la semaine prochaine pour tester une nouvelle formule qui inclura une équipe de commentateurs, a appris La Presse.
Présentement, entre 22h et 22h30, Denis Lévesque propose un bulletin d'informations plutôt classique, où les nouvelles s'enchaînent les unes après les autres, comme à TVA et Radio-Canada. Pour l'automne, les patrons de TQS songent à implanter une formule plus magazine. Une formule ressemblant à Caféine, avec de l'opinion et du pep, où Denis Lévesque serait entouré de commentateurs. On y discuterait des nouvelles au fur et à mesure qu'elles débouleraient.
Pour l'équipe de commentateurs, les noms de Varda Étienne, Isabelle Maréchal et Jean Pagé circulent. Selon une source à l'interne, TQS désire se démarquer des concurrents en mettant en ondes une formule plus audacieuse à 22h. À 22h30, les débats d'opinion, qui ont très bien fonctionné la saison dernière, restent. TQS les rediffusera à 10h en septembre, tout de suite après Caféine. Le premier trio de commentateurs restera-t-il pour participer aux débats de 22h30? Il a été impossible de le savoir hier. Le porte-parole de TQS, Claude Deraîche, note que la direction envisage des modifications au Grand Journal de 22h. Lesquelles? Plusieurs projets sont sur la table, répond-il.
Sans confirmer nos informations, le chef d'antenne du Grand Journal et modérateur des débats, Denis Lévesque, indique que ses patrons étudient plusieurs scénarios pour «jazzer» le 22h. «On sait que TVA s'en vient sur nos terres. L'attaque est la meilleure défensive», dit-il.
Rappelons qu'à l'automne, TVA allongera d'une demi-heure le bulletin de Sophie Thibault, éliminant ainsi une case traditionnellement réservée au talk-show. Raison: l'argent investi à 22h30 ne rapportait pas assez. TVA placera plutôt ses billes dans un talk-show humoristique quotidien, qu'animera Éric Salvail à 18h30 l'hiver prochain. En attendant, TVA logera un quiz dans la case de 18h30.
TVA se défend bien de vouloir copier TQS à 22h30. «Il n'y aura pas de débats à la TQS avec des gérants d'estrade», tranche la porte-parole de TVA, Nicole Tardif. À 22h30, TVA misera notamment sur la couverture des arts et spectacles. «Alexandra Diaz fera du culturel. Elle sera présente à la sortie des spectacles et à la sortie des premières de films», souligne Nicole Tardif.
TQS n'a évidemment pas l'intention de larguer ses débats, une formule gagnante qui a été mise en place l'automne dernier dans la case de 22h30. Avec comme adversaire Josélito Michaud, sur lequel TVA comptait beaucoup, Denis Lévesque a eu la frousse en début de saison. «Il y a eu un gros blitz médiatique sur Josélito. Il était dans toutes les revues de Quebecor. Il y avait des pancartes, des panneaux sur les autobus. On se demandait ce qu'on allait faire devant une telle machine», se souvient Denis Lévesque, qui a animé des tribunes téléphoniques au Saguenay pendant 15 ans.
Petit à petit, les auditoires des débats ont commencé à gonfler. À partir de janvier, le réseau TQS s'est même mis à battre TVA à 22h30. «Après trois ou quatre mois, on a vraiment pris notre envol», se souvient Denis Lévesque, natif de Roberval.
C'est le débat avec la chanteuse Chantal Pary, sur son vol à l'étalage organisé pour dénoncer la convergence chez Quebecor, qui a mis l'émission sur la «mappe», croit Denis Lévesque. Diffusé le soir du 30 novembre, ce débat a réuni autour de la table Érick Remy, Stéphane E. Roy, Chantal Pary et son mari Carl William. Chantal Pary a dérapé, traitant Érick Rémy de «maudit téteux» et demandant à Stéphane E. Roy de se la fermer. «Dans ce débat-là, tu vois Chantal Pary littéralement se consumer en ondes», note Denis Lévesque, qui a commencé sa carrière montréalaise comme rédacteur à RDI. Il a ensuite fait le saut à TQS comme lecteur de nouvelles.
Après une année de débats derrière la cravate, Denis Lévesque se sent plus à l'aise dans son rôle. «Maintenant, je m'implique plus dans les débats. Je me retiens moins et je me sens comme dans mon salon. Je peux maintenant tirer la pipe à Gilles Proulx et au Doc Mailloux», note-t-il.