Source : Le Soleil
Radio-Canada a finalement confirmé la bombe sortie hier matin dans les journaux : elle abandonne les nouvelles à 18 h. Dès le mois de septembre, le bulletin de Julie Drolet débutera à 17 h ; et à 18 h, on miserait plutôt sur une émission quotidienne de 30 minutes animée par Véronique Cloutier. Et on lancerait le bal à 16 h avec La Fosse aux lionnes, le fameux rendez-vous à la The View présenté par Renée-Claude Brazeau, Anne-Marie Withenshaw et Joanne Despins.
Le premier directeur nouvelles et actualités de Radio-Canada, Sylvain Chamberland, se met donc sur le pied de guerre pour battre les concurrents sur leur propre terrain. On espère que le créneau compris entre 16 h et 19 h puisse faire des ravages avec une formule renouvelée et concertée. "On veut faire front commun avec la télé généraliste pour attaquer ensemble les autres réseaux."
Évidemment, tout ceux qui arrivent plus tard à la maison n'auront plus de bulletin de nouvelles à 18 h. C'est une véritable insitution qui est abandonnée par les bonzes de l'information de Radio-Canada. Pour les téléspectateurs qui auront loupé le bulletin de 17 h, RDI diffusera cependant une première édition nationale du Téléjournal à 18 h, dont l'animateur n'est pas encore déterminé.
Mais Sylvain Chamberland croit dur comme fer que les téléspectateurs s'adapteront à la nouvelle formule proposée par la société d'État. "Les flots de circulation démontrent que les gens arrivent maintenant plus tôt à la maison."
Cette décision prise par les patrons à Montréal aura également comme conséquence d'avancer l'heure de diffusion du bulletin de nouvelles produit dans la capitale. Les gens de Radio-Canada Québec n'ont pas eu d'autre choix que sauter dans le train en marche. "C'est pour la bonne cause", affirme Sylvain Chamberland.
La directrice générale de la station, Louise Cordeau, n'est pas du tout dérangée par cette décision. Au contraire, elle est contente de pouvoir offrir un rendez-vous encore plus attrayant. "C'est une bonne nouvelle pour nous, c'est une façon plus judicieuse d'offrir l'information régionale. On regarde les nouvelles habitudes des gens, et ils sont devant leur téléviseur à 17 h. On se met au diapason des téléspectateurs."
Mais ce changement d'horaire ne tombe pas plutôt mal pour Julie Drolet et son équipe, eux qui ont augmenté leur auditoire de 30 400 à 36 600 téléspectateurs ce printemps ? "On a maintenant une stratégie complète entre 16 h et 19 h. Le bulletin de nouvelles sera bien encadré par des émissions qui vont soutenir l'écoute. On n'est vraiment pas inquiet", soutient Louise Cordeau.
Pour ce qui est justement du reste de la programmation, à Radio-Canada, on ne confirme absolument rien. Pour l'instant, autant pour la nouvelle émission de Véronique Cloutier que pour La Fosse aux lionnes, on refuse de se mouiller. "Le reste de la grille horaire n'est pas terminée, et tant que tout le monde n'a pas encore signé son contrat, rien n'est assuré", se contente de répéter depuis quelques jours la porte-parole Guylaine O'Farrell.
À TVA, on se montre sceptique devant cette décision audacieuse de son concurrent. Il n'est surtout pas question de suivre Radio-Canada et de laisser tomber l'information à 18 h. "C'est une institution qui est là pour rester, affirme la porte-parole du réseau, Nicole Tardif. On n'a pas encore la prétention de croire que les gens ne veulent plus s'informer à 18 h."
Et selon Nicole Tardif, plusieurs téléspectateurs arrivent encore à ce moment-là à la maison et espèrent connaître les dernières nouvelles. Elle remarque d'ailleurs qu'à TVA, plus de 120 000 personnes s'ajoutent à l'auditoire lorsque Pierre Bruneau prend l'antenne à 18 h. "C'est d'ailleurs la demi-heure la plus regardée !"
Sylvain Chamberland est convaincu de son côté que ses concurrents devraient se méfier de ce changement de cap de Radio-Canada. "Est-ce que la nouvelle structure qu'on va proposer entre 16 h et 19 h est plus effrayante pour les autres réseaux ? Je suis certain que oui !"