Source : Le journal de Montréal
Certains l’ont trouvé «lâche» de ne pas s’être porté à la défense de son ex-collègue franc-tireur, Benoit Dutrizac, congédié vendredi par Télé-Québec. Hier, Richard Martineau a parlé non pas «d’un cas de censure», mais de nombreuses chicanes entre Dutrizac et les dirigeants de Télé-Québec qui durent depuis des mois.
Le congédiement de son collègue ne fut donc pas une surprise.
Richard Martineau s’explique dans un communiqué.
«Personne, mis à part les membres de l’équipe des Francs-tireurs, la maison de production Zone 3 et la direction de Télé-Québec, ne connaît les véritables raisons du congédiement de Benoit Dutrizac. Et vous savez quoi? Je ne vous les dirai pas. Ce n’est pas de vos affaires. De toute façon, je ne suis pas du genre à laver mon linge sale en public.»
Pas de censure
Le franc-tireur affirme que son collègue, Benoit Dutrizac, n’est surtout pas victime «d’un cas de censure».
«Contrairement à ce que plusieurs pensent et disent, cette décision n’est pas arrivée out of the blue. Ça fait déjà plusieurs mois que le torchon brûlait entre Benoit Dutrizac et Télé-Québec. Afin d’améliorer la situation, plusieurs rencontres ont eu lieu entre Benoit et la direction de Télé-Québec, entre Benoit et la maison de production Zone 3 et entre Benoit et quelques membres de l’équipe.»
Richard Martineau indique même que la situation était telle que «certains membres de l’équipe, dont un réalisateur, ont même quitté le navire, incapables de travailler dans ces conditions. Malheureusement, malgré ces claquements de portes, ces réunions et ces discussions, le torchon a continué de brûler et l’abcès de grossir. Nous sommes désolés de voir que la situation a trouvé une telle issue. Mais personne n’est surpris».
Richard Martineau assure que c’est son dernier commentaire sur le sujet et espère que Zone 3 saura convaincre Télé-Québec de l’importance de garder au petit écran une émission comme Les Francs-tireurs.
Tourner la page
Mais hier, on sentait que Télé-Québec voulait tourner la page.
Pierre Sheridan, le porte-parole de Télé-Québec, réaffirmait que la présidente, Paule Beaugrand-Champagne, n’allait faire aucune déclaration sur l’affaire Dutrizac.
Quant à l’avenir du magazine Les Francs-tireurs, pour M. Sheridan, il est clair que le titre risque fort de changer puisqu’on a demandé au producteur Zone 3 un tout nouveau projet d’émission à contenu social.
«Ce serait surprenant qu’on garde le même nom. Nous attendons le projet de Zone 3», a ajouté M. Sheridan.
Rappelons que du côté de Zone 3, André Larin se disait prêt à travailler sur un autre concept avec Télé-Québec, mais se portait aussi à la défense de son animateur Benoit Dutrizac, avec qui d’ailleurs Zone 3 veut développer également une autre émission.
«Nous n’avons pas l’habitude chez Zone 3 d’abandonner les gens avec qui nous travaillons étroitement», a ajouté M. Larin.
Un réseau de télévision voudra-t-il de l’ex-Franc-tireur?
À TVA hier, le vice-président, Philippe Lapointe, a préféré ne faire aucun commentaire sur le sujet.
Mario Clément, le directeur de la programmation de Radio-Canada, apprécierait, dit-on, le style Dutrizac, qui a tout d’un Mouton noir en passant.
À TQS, aucun commentaire n’a été émis sur ce sujet.
Hier, Richard Martineau, tanné qu’on le prenne pour un lâche, a voulu clairement faire connaître sa position en parlant d’un climat de travail difficile qui durait depuis plusieurs mois dans l’équipe des Francs-tireurs.