Source : La Presse (Louise Cousineau)
Jean-Luc Mongrain, le chef d'antenne qui a le téléjournal le plus long au Québec- deux heures d'antenne cinq jours semaine- est tellement bien à TQS qu'il vient de renouveler son contrat pour deux ans, jusqu'à août 2008.
L'homme de 54 ans a encore assez d'énergie pour rêver d'animer de nouveau un grand débat de société comme il l'a fait à l'époque à Télé-Québec. " Hey, Les Commissions Mongrain faisaient 350 000 le dimanche soir! Un des grands succès de Télé-Québec! Et je m'ennuie du prime time! "
Ça pourrait avoir lieu une fois par mois, dit-il. Non, il n'en a pas encore parlé à TQS ni à quelqu'un d'autre, mais manifestement l'idée le tente beaucoup. " TQS aurait une nouvelle façon d'être Mouton noir, dit-il. L'émission serait faite sans condescendance ni compromis avec les acteurs de l'actualité. " À l'époque, il avait fait des émissions sur les enfants de la DPJ, la santé, l'Église et autres sujets brûlants.
Par ailleurs, sa compagnie de production Ostar, qu'on croyait morte depuis la fin du Mec à dames à TQS, fonctionne toujours. Il m'annonce qu'il a une série dramatique semi-lourde en développement à Radio-Canada. Il ne l'écrit pas, mais la produira. Sur quel sujet? Il me renvoie à Radio-Canada pour les précisions. Radio-Canada confirme l'existence du projet, mais refuse d'en dire plus. Ce sera sa première fiction.
Jean-Luc Mongrain est entré à TQS en 1999 et son style inimitable, où il est à la fois le lecteur et le commentateur des nouvelles, a fait le bonheur des patrons, qui ont vu très vite leurs auditoires augmenter.
Tellement que TVA, qui se faisait supplanter par Le Grand Journal de 17h et s'en mordait les doigts, a profité des attentats du 11 septembre à New York pour faire disparaître une nouvelle émission de variétés animée par André Robitaille pour contrer Jean-Luc Mongrain avec un bulletin d'information allongé. Aujourd'hui, TVA domine le créneau du bulletin de fin de journée, mais Jean-Luc Mongrain dépasse largement les émissions de Radio-Canada logées contre lui. À 18h, il a deux fois plus de fidèles que Pascale Nadeau.
Des rumeurs ont circulé lors du départ du vice-président Luc Doyon cet automne que Jean-Luc Mongrain ne resterait pas à TQS. Les deux hommes sont amis et c'est Luc Doyon qui a été le premier réalisateur télé de M. Mongrain à ses débuts à Sherbrooke.
" Nous sommes restés amis ", dit-il. Mais il ajoute que c'est le style de gestion du nouveau président, René Guimond, qui l'a retenu à TQS. " Il est ouvert, à l'écoute, il a le sens de la télévision et, contrairement à d'autres patrons de télé, il me laisse faire de la télévision qui me ressemble. "
À ceux qui demandent si la nouvelle commentée comme il la fait, c'est de l'information, il réplique qu'à TVA, ils se mettent à deux- Pierre Bruneau et Claude Charron- pour faire la même chose, " mais dans la rectitude politique ".
Que pense-t-il du reste de la programmation très téléréalité de TQS? Il se garde bien de répondre.