Source : Le Soleil (Richard Therrien)
Sébastien Tobin, Tristan Direct, Oscar Aubut et les autres avaient disparu de notre télé, il y a cinq ans, parce qu'ils coûtaient trop cher. Grande déception, parce qu'on avait pris goût à ce petit JourNul quotidien de François Pérusse, qui coiffait les vrais bulletins sérieux de TVA.
Voici que Pérusse nous ramène ses personnages et sa vision débridée de l'actualité dans un nouveau concept, On s'écoute parler, dès le lundi 6 mars, trois fois par jour à TVA, et six fois à LCN. Une minute chaque jour où Sébastien Tobin et sa bande seront désormais assis autour d'une table. Ça coûte encore cher, mais des commanditaires paieront la note.
Enfermé dans le carcan d'un bulletin de nouvelles à l'époque du JourNul, François Pérusse avait envie d'élargir le concept pour le retour de ses héros animés. On s'écoute parler s'apparentera davantage à une tablée culturelle, à la façon d'On a tout essayé avec Laurent Ruquier en France. "Tout sera sujet à la blague, pas seulement l'actualité, mais la culture, la consommation, absolument tout", explique le créateur.
Toujours aussi cérébral et un brin condescendant, Sébastien Tobin demeure l'animateur. Nés dans Le JourNul, le brillant reporter Tristan Direct, qu'on a continué de voir dans les publicités de Petro Canada, le sportif Oscar Aubut et le vieux jeu Wilbrod Honneur sont tous de retour, mais pas Paula Rideau, la chroniqueuse culturelle acadienne, que Pérusse remplace par une nouvelle collaboratrice, Sophie Dubien. "C'est une chroniqueuse blonde à la voix nasillarde, un peu gauche, qui ne connaît pas beaucoup ses dossiers, et qui commet quelques petites erreurs de français", confie François Pérusse. Toute ressemblance avec une chroniqueuse culturelle existante serait bien entendu tout à fait fortuite.
À propos du titre, On s'écoute parler, François Pérusse trouve qu'il résume parfaitement l'idée de sa minute quotidienne. "Ça colle au caractère de ces personnages-là, qui sont niaiseux, qui font semblant d'être chevronnés, d'être bien renseignés mais qui ne le sont pas du tout. Surtout Tristan. Y a peut-être juste Sébastien qui connaît un peu ses dossiers."
En préparation depuis un an, On s'écoute parler empruntera une technique d'animation différente de celle du JourNul. Alors qu'à l'époque, on faisait bouger les personnages de Pérusse grâce à une technique de captation de mouvements - toujours utilisée pour Et Dieu créa... Laflaque - , on a fait cette fois appel à la maison Oasis Animation, qui allie le dessin traditionnel à des outils numériques.
François Pérusse a déjà enregistré quelques capsules-tests et se dit prêt à reprendre le collier d'une minute quotidienne à la télé, tout en poursuivant ses Deux Minutes du peuple à la radio d'Énergie et en Europe. "Quand tu as juste 60 secondes, tu n'es pas justifié d'être plate. Il faut trouver des bons punchs et faire rigoler."
Non seulement l'humoriste ne craint pas l'ampleur de la tâche, mais il prépare en parallèle un projet de télé pour l'Europe, où il fait déjà de la radio depuis plusieurs années. Le marché européen lui demande cependant beaucoup plus de prudence. "En Europe, une émission qui ne marche pas ne revient pas le lendemain. Ceux qui l'ont montée perdent leur job. Alors, avant de la mettre en ondes, ils y pensent trois, quatre, cinq, six fois."
François Pérusse est aussi emballé par l'entente qu'il concluait récemment avec Rogers, qui rend désormais ses capsules radio disponibles sur téléphone cellulaire, moyennant la somme de 1,99 $ par capsule, et 1 $ pour les frais de téléchargement. "Tous les gens nous les demandaient. Notre site est rempli de centaines de demandes par mois", soutient l'humoriste.
On s'écoute parler sera donc en ondes dès le 6 mars, à TVA, dans les bulletins de 18 h, de 22 h et à Salut, bonjour !, puis à LCN, trois fois le matin, trois fois à l'heure du lunch et trois fois à l'émission de Denis Lévesque en soirée.